TDA/H: Critères, diagnostiques, définitions, évaluation, rééducation, prise en charge

 

TDA/H: Critères, diagnostiques, définitions, évaluation, rééducation, prise en charge

I/ CRITERES DIAGNOSTIQUES ET DEFINITION

    1. Critères diagnostiques selon le DSM-IV
      Deux aspects : les troubles de l’attention (1) et l’hyperactivité-impulsivité (2).. Il en découle quatre possibilités de diagnostique :

      1. TDA/H à inattention prédominante : 6 symptômes sur 9 de (1) sont nécessaires.
      2. TDA/H à hyperactivité-impulsivité prédominante : 4 symptômes sur 6 de (2).
      3. TDA/H de type combiné : si (1) et (2) présents.
      4. TDA non autrement spécifié : si le nombre de symptômes nécessaires à l’une ou l’autre des deux catégories n’est pas suffisant. Chez l’adulte ou l’adolescent, on parlera du caractère résiduel du trouble.
      5. Inattention :
        1. manque d’attention aux détails, négligence scolaire et autres
        2. problème de soutient d’attention
        3. semble distrait
        4. problème de respect de consignes, activités scolaires non achevées
        5. difficultés d’organisation
        6. recherche d’évitement des activités mentales soutenues
        7. perte de choses importantes
        8. souvent détourné par des stimuli externes
        9. oublis fréquents dans les activités quotidiennes
      6. HK+/Impulsivité :
        1. Hyperactivité :
          1. agitation distale des membres fréquente.
          2. agitation inadaptée aux différentes situations.
          3. court et grimpe excessivement dans des situations inappropriées (activité intellectuelle pour les adolescents ou adultes).
          4. problèmes d’engagement dans des occupations de loisirs.
        2. Impulsivité :
          1. répond souvent avant la fin des questions, laisse échapper des réponses.
          2. difficultés d’attente dans une file, des jeux ou des situations sociales.
      7. Plus 4 conditions :
        1. début des troubles avant 7 ans,
        2. symptômes présents dans au moins deux situations,
        3. détresse significative ou une inadaptation sociale,
        4. trouble exclus d’un trouble envahissant du développement, d’une schizophrénie ou d’une autre psychose.
    2. Trouble hétérogène
      2 pôles :

      1. situationnel : symptômes présents que dans certains milieux
      2. envahissant : généralisé à l’ensemble des situations Ø QI -1 DS, tbles neuro de dvpt, tbles cognitifs, tbles du langage, propension aux accidents, relations sociales pauvres, bonne réponse aux psychostim., devenir plus pathologique.
        Opposition TDA/HK+ :
  • HK+
  • TDA
  • Symptômes Centraux
  • + grande atteinte: attention , impulsivité, frustration >, agitation >, inhibition générale <
  • Problèmes de vitesse perceptivomotrice et cognitive
  • Problèmes Affectifs
  • Etats dépressifs seuls, troubles des conduites, comportements agressifs
  • Etats dépressifs, états anxieux
  • (pas de trouble des conduites)
  • Relations Sociales
  • Perturbation >: rejet (motif de consultation)
  • Retait > pour les filles
  • Sociophobie
  • Difficultés motrices
  • Incoordinations digitales, sympt. neuro >
  • Milieu Familial
  • Toxicomanie, agitaion motrice, sociopathie
  • Etats anxieux, incapacités d’apprentissage
  • Réponse aux psychotim.
  • +++
  • +
  1. Diagnostic différentiel
    1. Autisme : prévaloir autisme au TDA
    2. Arriération mentale (QI<50) : stéréotypies motrices, commitialité, tendance aux manifestations psychotiques, réponse négative aux psychostim. (pas de diagnostic de TDA pour QI<70-80)
    3. Etats anxieux : problème de définition (comorbidité)
  2. Comorbidités
    1. Etats anxieux : l’anxiété diminue l’impulsivité (25%)
    2. Etats dépressifs : associations familiales, parents anxieux ont plus d’enfants TDA ; plus de risques de développer à l’âge adulte des états dépressifs majeurs (15-75%)
    3. Trouble des conduites : + de parents alcooliques et sociopathes ; psychostim. Effets que sur la composante TDA (30-60%)
    4. TOP : + de parents sociopathes et TDA
    5. Incapacités d’apprentissages (10-92%)
    6. Gilles de la Tourette : TDA+GT : 8 fois + de chance de parents TDA que GT seul (60% des GT ont un TDA)
    7. Personnalité limite : efficacité psychostim. (25% des PL ont un TDA)
    8. Epilepsie (33% avec TDA)
  3. Facteurs psychologiques
    Processus attentifs du TDA :

    1. empan attentif étroit (traitement des infos limité)
    2. hypovigilance : temps de réaction élevé
    3. attention sélective : déficit dans l’inhibition ou désinhibition du traitement de certaines infos
    4. attention divisée : grandes difficultés ou impossibilité de traiter plusieurs infos ensembles
    5. attention continue : détérioration rapide de la performance
    6. attention autodirigée : attention diffuse, temps d’observation détourné
    7. impulsivité : réponses rapides, erreurs de substitution
    8. renforcements : moins sensibles, nécessité de surrenforcement
    9. troubles perceptivo-moteurs : signes doux
  4. Développement et évolution
    A 4 ans, 40% des enfants posent des problèmes d’attention. Chez ceux présentant un trouble important, on ne pourra plus tard le diagnostiquer que sur 48% de ces derniers.
    On trouve alors : désobéissance, acquisition de la propreté difficile, demandes incessantes, intolérance à la frustration, crises de colère, indifférence aux punitions, troubles du sommeil, difficultés dans l’alimentation, accentuation des difficultés scolaires.

    1. Adolescents : 70-80% ont encore un TDA et peuvent présenter :
      1. relations sociales difficiles
      2. sociopathie
      3. toxicomanie
      4. inadaptation scolaire
      5. personnalité immature
      6. estime de soi faible
    2. Adultes présentent :
      1. personnalité antisociale (majorité)
      2. alcoolisme
      3. agitation
      4. distractibilité
      5. impulsivité
      6. niveau éducatif inférieur (pour QI=)
  5. Etiologie
    1. Facteurs génétiques :
      1. père alcoolique ou sociopathe & mère ‘‘hystérique’’ : 10% des parents de TDA
      2. 1 parent TDA, TOP, ou dépressif
    2. Facteurs physico-chimiques congénitaux : alcool, tabac…
    3. Facteurs périnataux non spécifiques
    4. Facteurs psychosociaux (aucune preuve)
  6. Neuropsychologie et lien avec syndrome préfrontal :
    Syndrome PF : troubles de l’attention (diminution de la réponse d’orientation, peu d’inhibition des stimuli parasites), HK+, impulsivité, sensibilité moindre aux renforcements, persévérations, difficultés d’analyse et de résolution de problème.
    Ce tableau peut être appliqué à 85% des TDA.

 

II/ EVALUATION

Attention, HK+, impulsivité

TESTS TYPE PRODUCTION
Barrages : T2B, KT, D2 Attention soutenue % d’erreurs très important, grande fatigabilité
Stroop Attention sélective Grand nombre d’hésitations, coefficient d’interférence élevé
Structures rythmiques Attention auditive Echec massif après les 5 ou 6 premières
Berges-Lezine Attention générale Réponses aberrantes : se demander si le mouvement est inconnu ou si c’est l’impulsivité
Epreuve graphomotrice Attention générale Résultats médiocres
Reversal Test Aspécifique : stratégie Absence de stratégies d’exploration, nombreux oublis et erreurs.
GEFT Aspécifique : DIC Dépendance nettement supérieure à la moyenne, grandes difficultés à localiser les éléments.
Echelles de développement HK+ Diminution de l’HK+, augmentation de l’impulsivité, mouvements parasites, explosion motrice
Style moteur de Stamback Impulsivité motrice Difficultés de contrôle dans les mouvements lents
Piaget-Head Impulsivité motrice Grand nombre d’erreurs : se demander si le mouvement est inconnu ou si c’est l’impulsivité
MFFT et Test des Différences Impulsivité Cognitive Nombre d’erreurs important et temps de latence court
Porteus Impulsivité Cognitive NQ > 28 instabilité, non respect des consignes
Rey Visuo-construc
tion
Copie : oublie, doublage
Mémoire : oublis liés aux difficultés mnésiques
Questionnaires Barkley et Conners pour parents, enseignants, éducateurs Clusters élevés

+ observation clinique en situations non directive : activité incessante, inépuisable, manipulation excessive, jette tout.

Prendre garde à ce que l’hyperactivité ne soit pas une solution pour se soustraire à une consigne trop difficile ou non comprise.

 

 

III/ REEDUCATION ET PRISE EN CHARGE

Possibilité de mise sous médication.
RPM multimodale : séances, famille, école.

  1. Cadre : les séances doivent être rigides : début et fin distincts. Environnement le plus dépouillé, ateliers différents dans la salle.
  2. Prise en charge globale : alterner les tâches (sédation), répétition des consignes (brèves), réduction du temps des activités, pauses de distraction, visualisation du temps …
  3. Palabre : ritualiser, choix des exercices (en prévoir un grand nombre et diminuer, et les rayer tout au long de la séance) : (1) enfant seul, (2) 50% chacun, (3) choix dans les tâches de l’autre, (4) négociation (diplomatie).
  4. W perceptif : labyrinthes (boyaux, spatiaux, cognitifs), puzzles, éléments dans fond confus, différences + explorations sensorielles (multitude de supports).
  5. Renforcements : positifs concrets (jetons…) ou sociaux (verbale ou NV, fréquence élevée dans la rééd.), négatifs (retrait d’attention, time out (mise à l’écart) coût de la réponse, ignore tous les autres), différentiel (renforcement positif du comportement opposé à celui qu’on veut voir disparaître et inversement), autorenforcement (doit apprécier son travail et y attribuer une note : plus l’accord est grand plus il aura de points ou jetons).
  6. Autoinstruction : effet pragmatique du langage comme médiateur de l’activité motrice en 3 phases : (1) PM guide par instructions verbales (intérêt d’utiliser les expressions de l’enfant), (2) l’enfant se guide à voix haute, (3) instructions à mi-voix, (4) voix off.
  7. Régulation de l’impulsivité : ‘‘Stop, look and listen’’ (régulation et prise en compte de toutes les infos), technique de la tortue (antinomique de la position d’attaque), cercle des injures.
  8. Résolution de problèmes : impersonnels et interpersonnels, 7 phases : (1) définition du problème, (2) brainstorming, (3) discussion, (4) choix, (5) mise en œuvre, (6) action, (7) vérification (plusieurs séances par étapes).
  9. CNV (dès 6 ans).
  10. Habiletés sociales : (dès 9 ans) W de groupe, imagination, mise en situation (actifs, passifs), discussion, types : de départ (écoute, présentation), avancées (interrogations), gestion des sentiments (expression et compréhension), alternatives à l’agression (négociation, autocontrôle), résistance au stress (accusation, persuasion), planification (décisions, prise d’infos, buts).
  11. Relaxation : en 2° intention avec BFB.@ Psychomotricité Toulouse- Avril 1999-WL

 

 

REMERCIEMENTS (participations, autorisations de diffusion)

  • ALBARET Jean Michel, psychomotricien, Directeur de l’école de Toulouse
  • MARQUET-DOLEAC Jérôme, psychomotricien, (tous les résumés des cours manuscrits !!!)
  • SOPPELSA Regis, Psychomotricien, enseignant-Toulouse (Responsable des cours sur le TDA)
  • LAFRAN Willy, psychomotricien et webmaster du site de psychomotricité de Toulouse (http://perso.wanadoo.fr/willy.lafran/) pour son aide et sa gentillesse

Publié avec l’autorisation de l’Institut de psychomotricité de Toulouse

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