Témoignage : Et si j’étais atteinte de TDA/H ?

J’ai 17 ans.

Depuis toute petite j’ai toujours été ailleurs, très discrète, réservée, timide, en retrait, etc. 
En primaire, je m’amusais à sortir les crayons de couleur de ma trousse pour les ranger du plus petit au plus grand, en les mettant debout. Je faisais cela constamment, ça m’évitait de m’ennuyer. 

Dans mes bulletins, chaque prof que j’ai eu inscrivait «  trop lente, a du mal à gérer son temps » ou encore «  rêve en classe ».
Je ne comprenais pas pourquoi on me faisait tout le temps la remarque.

Aujourd’hui, j’ai toujours du mal à me concentrer, à comprendre ce que je lis, au point de relire la phrase une dizaine de fois…
En classe par exemple, quand la prof de maths donne son cours, c’est comme si je n’étais pas présente. 
C’est-à-dire que j’ai tendance à soit partir dans mes pensées (pensées excessives) et totalement oublier le moment présent, soit manipuler quelque chose (bic, crayon), bouger les pieds, les mains (sans me lever de ma chaise parce que je ne suis pas hyperactive. Enfin, sauf mentalement !)
J’ai aussi aussi tendance à observer la porte ouverte, à regarder le ciel, à me laisser distraire par les paroles des autres élèves, etc. 
Ce genre de situation survient surtout lorsque c’est un cours qui demande un effort mental soutenu. Les maths par exemple. Une catastrophe… Je m’ennuie complètement. Je n’arrive pas à centrer mon attention sur une chose précise… si ce n’est que quelques minutes. Quand je m’ennuie en maths, je dessine sur mes feuilles de cours. Des dessins de personnages ou même des écrits. Des phrases. Je vous avoue que je fais ça sans m’en rendre compte.

Et si j’étais atteinte de TDA/H ?



Source : https://www.tdah.be/tda-h/temoignages/temoignages-de-jeunes/

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Témoignage : Bonne Journée Maman !

Être parent d’un enfant neuroatypique, est pour la plupart d’entre-nous, je dis « la plupart » pour ne pas surgénéraliser, un combat incessant.
Contre nous même, tout d’abord, et les règles éducatives héritées, et celles que l’on s’était construites, imaginées, qui ne sont pas forcément adaptées à nos enfants.
Contre le regard des gens, face à un trouble qui, par son « invisibilité » engendre incompréhension et jugement.
Contre un système éducatif inadapté, mais dont beaucoup de membres refusent les adaptations. 
C’est à l’enfant de rentrer dans la case et non à la case d’épouser la forme de l’enfant. 

Alors parfois, on le tord, on le plie dans tous les sens, on associe les parents au « moulage », qui sous la pression rejettent parfois colère et frustration sur cet être que l’on chérit plus que tout.
Alors on essaie encore et encore à coup d’acronymes divers et variés qui perdent les parents PAP, PPRE, PPS, GEVASCO, PAI, AESH, d’ESS… on monte des dossiers, fournit des documents, écrit des courriers, rencontre des enseignants à qui l’on raconte encore et encore et encore les besoins d’aménagements de l’enfant, chaque année, pour essayer de faire entendre la voix de cet enfant qui mérite qu’on le laisse être qui il est, parce que s’il était dans un fauteuil roulant on ne lui demanderait pas de courir sous prétexte que « l’endurance est essentielle, il doit tout de même savoir courir dans la vie ! »…

Et puis, l’adolescence arrive sous toutes ses facettes et ses coloris , et votre « atypique » oscille entre l’envie d’être comme tous ses copains, que vous le laissiez un peu tranquille, que vous arrêtiez un peu le combat parce que lui, il a appris à faire avec, son trouble, les profs, les cours compliqués, les évaluations injustement notées et le besoin que vous soyez toujours là pour lui redonner la confiance en lui, en ses capacités au-delà du trouble, que vous le remuiez pour qu’il se détache des écrans, travaille, révise, car la motivation n’était déjà pas au rendez-vous, mais là elle est carrément en grève…
Alors on se confronte à cet ado qui négocie du soir au matin pour défendre ce besoin de liberté, qui un coup vous rejette, un coup s’accroche à vous, vous appelle à l’aide « parce que j’ai rien compris au commentaire de texte » ! 
Et vous ne savez plus sur quel pied danser…parce que vous apprenez à être parent chaque jour et que vous aussi vous faites des « essais-erreurs », que vous doutez et que vous fatiguez, vous aussi…

Et puis un matin, vous allez faire votre petit footing quotidien et vous réalisez que tout de même, cet ado amotivé, met tous les matins son réveil à 6h10, se prépare, prend son p’tit déj, enfile son manteau et ses gants, prend sa trottinette et part de nuit pour un trajet de 1h avec changement de tram, et pareil le soir, sans rechigner une seule fois, sans que vous interveniez pour quoique ce soit.
Alors vous prenez note mentalement « ce soir, faut que je pense à lui dire, que je suis particulièrement fière de lui » car il est important de souligner le positif ! 
Puis vous rentrez et trouvez un p’tit mot manuscrit posé sur votre étui de téléphone qui vous plonge dans énormément d’émotions mêlées que seules les larmes arrivent à exprimer.

Je dis souvent que la vie nous met sur le chemin les épreuves qu’elle nous sait capable d’affronter, et que l’on en sort différents, grandis. Aujourd’hui, je sais qu’elle m’a donnée le fils qui m’a permis de trouver ma place, auprès d’autres enfants comme lui, d’autres parents comme moi…alors juste… merci.

Cédrine

source : https://www.tdah.be/tda-h/temoignages/temoignages-de-parents/

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