Témoignage : Liberté, égalité, fraternité

Liberté, égalité, fraternité

Voilà, ça fait 35 ans que j’entends ces mots. 

Mais là je suis en colère. J’ai toujours essayé au mieux de respecter tes règles mais aussi mes droits et mes devoirs. 

Là tu m’abandonnes. 

Liberté, …. Non je ne suis pas libre de me montrer tel que je suis. Je dois faire au mieux pour rentrer dans tes  » cases » et ça depuis l’école. Non tu n’aimes pas les choses différentes, tu as beaucoup de mal à accompagner les gens différents. 

Oui. Oui, mon cerveau est différent de la majorité des Français. Non. Non ces différences ne se voient pas, comme 80% des handicaps. Alors vu que cela est interne, je dois faire en sorte de le cacher au fond de moi pour éviter les critiques, les remarques désobligeantes ou pire des insultes et du mépris.

Égalité, joliment représentée par une balance. Dans ma tête, la justice est importante et j’étais persuadée que pour toi aussi. Non. Non je ne gagne pas assez pour débourser 3000 EUR afin de pouvoir me représenter ou du moins représenter ces deux troubles qui perturbent autant mon quotidien. Pourtant, je suis auxiliaire de vie pour les personnes âgées et handicapées. Je me sens utiles. Non chez toi je ne me sens pas égale à une personne dont on dit neurotypique. Je n’ai pas choisi mon cerveau comme j’ai choisi ma robe sur Vinted. Parfois j’aimerais le changer pour pouvoir parler échanger avec tous mes compatriotes. Mais non. Je suis comme je suis. Je t’en supplie accepte moi.

Fraternité… Non seulement j’ai perdu une de mes sœurs car admettre que je puisse être toujours aussi naïve à 35 ans, impulsive, spontanée.. et que en plus tu m’imposes d’arrêter de travailler pour établir des dossiers ou bien des romans sur mes troubles et sur ceux de mes enfants. Oui. Oui c’est héréditaire.. alors m’attendre à de la fraternité envers des personnes  » étrangères » à mon environnement… J’y ai cru… Longtemps.. j’ai appelé, signalé, payé…. Hurlé, pleuré.. mais rien. Rien ni personne. Aujourd’hui, ta justice m’a retiré mon second fils Thibaut car les troubles neurologiques, malgré qu’ils sont prouvés et démontés par de nombreux spécialistes,  n’ont pas été pris en compte. Mon fils aîné, Léo, multi dys et tdah, vit avec moi car déjà  » contaminé ». Mais Thibaut… Lui, il vit chez son papa. Pire que le covid.. l’autisme et le tdah…

Non. Ce ne sont pas des virus. Mais voilà, mes fils sont séparés. Le comble est que la maîtresse de Thibaut m’interpelle sur le comportement  » différent » de Thibaut, et qu’il serait bien de consulter. Oui, il a des difficultés de concentration et de motricité mais cela fait un an que je le sais. Le papa refuse de le faire suivre.

 Oui. Oui chez toi, pour ces troubles le suivi est long, compliqué à mettre en place et je ne te parle même pas du prix et la longueur des documents à remplir… Mais encore une fois le pire est l’incompréhension, des autres et le manque d’aide.  

Explique moi pourquoi tu me reconnais comme travailleur handicapé ( au bout de 18 mois) et que de l’autre tu écrits que j’ai peut être la maladie de Münchhausen ? Et si je suis si dangereuse pourquoi me laisser mon fils aîné ? 

Léo. Rends toi compte que j’ai dû me battre 4 ans pour lui. Résultat aujourd’hui, il est en 6ieme. Il a eu les encouragements. Oui, je suis enfin reçue par des personnes formées. Léo est entre de bonnes mains. 

La vie est un combat. Je le sais et toi aussi vue ce qui se passe en ce moment. Mais pourquoi dois je me battre pour être libre, d’être reconnue? Pourquoi dois je me justifier ? Pourquoi dois je me faire représenter en justice ? Pourquoi il n’existe pas plus de personnes pour nous aider ma famille et moi?

Je t’en supplie, toi ma terre natale, rend moi ma famille. Je vois mon fils 10h en un mois… Laisse-moi vivre et profiter de ma liberté. Je suis fatiguée de me battre pour que tu puisses me regarder sans me juger. Je n’ai rien fait de mal. Je t’en supplie, tend moi la main, ne me laisse pas tomber. 

salutations

Julie 

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