Témoignage : Lâcher prise

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Lâcher prise

En tant que maman de deux enfants atteints de TDA/H je sais que je dois apprendre à lâcher prise, les laisser grandir, apprendre de leurs erreurs.
Sauf que depuis qu’ils sont nés je n’ai fait que ça.
Résultat, des membres cassés, des accidents, des examens de passage, des mauvais bulletins, des cris, des hurlements, des coups, des espoirs, des déceptions, des drames, des larmes.
Permettre à mes enfants de grandir à leur rythme sans les infantiliser à été un dur combat.
Avec le recul, bien sur que j’aurais fait différemment.
Je lui aurais laissé avoir de mauvaises notes à son travail sur le dinosaures en deuxième primaire. Il aurait sans doute ainsi appris qu’il faut travailler pour arriver à obtenir un bon résultat. A la place il a eu un 9/10 et il a appris que pour obtenir de bons points il suffit de laisser bosser maman.
J’ai été une maman épuisée, au bout du rouleau, en burn out. Oh vous vous dites surement « c’est le cas de toutes les mamans ». Peut-être. Mais vous qui vous permettez de me juger, avez-vous été un soir tellement épuisée par l’éducation de votre enfant atteint de TDA/H, que vous avez décidé que l’élever était trop dur, que vous n’en pouviez plus, que mourir était moins difficile que de recommencer demain.
C’était ma vie.
Et le papa ?
Oh le papa il était bien gentil. Il faisait ce que je lui disais. Il s’occupait des enfants le matin et les conduisait à l’école.
Ce n’est pas lui qui allait voir les spécialistes, les thérapeutes, les logopèdes, les instits.
Ce n’est pas lui qui allait chercher les enfants à l’école et avait droit au procès quotidien de la part des instits.
Ce n’est pas lui qui s’occupait des enfants quand il n’était plus médicamentés et que les symptômes de leur trouble explosait au retour de l’école.
Ce n’est pas lui qui faisait avec les enfants les devoirs, aidait à étudier les leçons.
Lui il avait juste trouvé que la bonne solution était que maman ne travaille plus et que son seul job soit de s’occuper des enfants.
Alors je m’occupais des enfants, je me tracassais, je m’épuisais, je culpabilisais, je perdais confiance en moi.
J’avais tellement désiré mes enfants et je détestais être mère. J’étais une si mauvaise mère.
C’est ce que tout le monde me disait. Trop sévère, trop derrière leur dos, trop angoissée, trop, trop peu. De toute manière je ne faisais rien de bien.
Alors ce soir là, épuisée, ayant voulu partager mes inquiétudes avec mon mari qui m’a répondu que j’exagérais.
Je suis restée éveillée seule dans la maison, j’ai cherché une issue et je n’en ai trouvé qu’une.
J’ai donc avalé des tas de somnifères et me suis couchée enfin apaisée. La mort n’a pas voulu de moi. Je me suis réveillée. Le choc, j’avais voulu mourir, tellement épuisée, j’avais préféré choisir la mort.
J’ai décidé de me battre, j’ai été voir une psy. Le travail a duré plusieurs mois.
Je n’étais pas vraiment plus heureuse, toujours épuisée, toujours en recherche de solution.
Mon mari a su. Il ne m’en a jamais parlé, n’a jamais essayé de savoir pourquoi.
Qui était cet homme ? Un étranger !
J’ai arrêté de l’aimer, je l’ai quittée et je suis devenue maman en garde alternée.
Cela a changé ma vie.
Une semaine sur deux.
Obligation de lâcher prise l’autre semaine.
Une semaine pour les aimer, les guider, les soutenir et puis une semaine pour reprendre des forces.

Je suis devenue une maman aimante.

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