Témoignage de parents : J’espère !

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Un bébé tant attendu avec de grosses difficultés (placenta praevia), donc hospitalisation à partir de 6 mois et demi de grossesse avec perfusion et en essayant de grignoter le maximum de jours.
Mais voilà, rupture de la poche des eaux à 7 mois et demi, bébé en diagonale donc césarienne. Pendant toute la grossesse, ce bébé repoussait les contractions en permanence, et a mis à l’épreuve médecin et sage-femme en changeant en permanence de position !!!

Bébé est né et transporté chez les préma pendant 17 jours. A sa sortie, impossible de reconnaître le petit être si remuant que j’avais porté, il dormait tout le temps, et la pédiatre nous réconfortait en nous disant que peut-être un jour nous regretterions cette époque….

Nous avions opté pour la crèche, car la naissance prématurée m’a permis de rester cinq mois près de notre bébé. Et là en quelques mois, il s’est réveillé et c’est comme si il cherchait à rattraper le temps perdu : il a marché à 11 mois (mais son corps ne semblait pas prêt et il tombait en permanence), il a parlé à 18 mois, en plus on lui servait 2 repas, sinon il allait manger l’assiette des autres ; il était isolé des autres enfants à la sieste sinon il allait réveiller tous les autres enfants, mais on lui pardonnait car c’était Patrick, point.

Nous étions fiers à l’époque, car nous pensions qu’il se débrouillerait mieux dans notre « jungle »…

A l’école maternelle, nous avons rencontré des problèmes de sommeil, car il s’endormait très tard à la sieste et le soir venu impossible de le coucher avant plus de 23 heures ou minuit.
Patrick se battait beaucoup en cours de récréation, mais comme il était vif et gentil avec les adultes, on lui pardonnait et les professionnels de l’enseignement nous disaient que c’était normal à son âge.
Il prenait beaucoup de risques dans toutes ses entreprises et nous pensions simplement qu’il s’agissait d’un problème de maturité et qu’il ne voyait pas le danger.

Ensuite entrée à l’école primaire. Je savais que notre fils était tout juste capable d’écrire son prénom au crayon à papier, mais je ne cherchais pas à trop le pousser, car il refusait tout travail écrit, nous pensions toujours à un problème de maturité.
Le premier rendez-vous pris avec la maîtresse après un mois d’école nous inquiéta.
L’institutrice se demandait quel était ce petit garçon qui éprouvait toujours le besoin de bouger, de se lever, qui faisait tomber en permanence sa trousse, qui perdait tout le temps ses stylos et qui avait bien du mal à terminer le travail demandé…
Mais là, encore, j’ai culpabilisé car je venais de commencer depuis trois mois une bithérapie très lourde pour soigner l’hépatite que j’ai contracté lors d’une transfusion sanguine, 18 ans plus tôt. J’étais extrêmement fatiguée, désorientée par un traitement où l’on ne m’avait pas complètement informée des effets secondaires avec également pertes de cheveu, et je m’interrogeais aussi beaucoup sur mon avenir…
Expliquant à la maîtresse cela, nous pensions effectivement que ce petit bout avait toutes les raisons du monde pour être déstabilisé.

Notre pédiatre nous a rassuré en disant que cela passerait. Une rééducation en psychomotricité fut mise en place et je décidais de mettre mon temps de libre à profit de Patrick.
Avec mon aide et celle de la psychomotricienne, Patrick a réussi son année.

L’année suivante il a eu une maîtresse formidable qui travaillait beaucoup à base de théâtre et les méthodes employées ont séduit Patrick, elle me parlait juste qu’il fallait bien le cadrer, mais sans autre précision. J’avais entre temps fini mon traitement qui m’a beaucoup apporté d’amélioration sur le plan hépatique et tout allait donc pour le mieux.

L’année suivante, au bout de 15 jours, nous étions convoqué. Le pédiatre nous culpabilisa beaucoup et nous suggéra une thérapie familiale.
Aucune amélioration.
La maîtresse se sentant en échec personnel, se moquait de Patrick en permanence qui devint donc la risée de ses petits copains, en plus plus personne ne voulait jouer avec lui car il ne respectait aucune consigne et voulait toujours tout diriger…
Partout il était rejeté, même au centre de loisirs et au judo il ne respectait plus les consignes.
Il se sentait tellement mal qu’il voulait mourir, car il disait ne pas avoir peur de la mort et alors nous avons tremblé, tremblé chaque soir devant ses tentatives de défenestration.

Mon mari a été muté et nous avons déménagé en cours d’année scolaire.

Notre nouveau pédiatre nous a conseillé de prendre rendez-vous avec un neuropédiatre.
Il a été très à l’écoute de notre vécu.
Quelques semaines plus tard le diagnostic vient de tomber : TDA/H !
Le neuropédiatre a été très rassurant. Il a dit que nous avions fait le plus dur. Que maintenant que l’on savait le pourquoi des difficultés de Patrick nous allions enfin pour l’aider.
J’espère !

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